Lu sur le groupe Yahoo "Adopter en Chine". Merci à Emmanuel et Alexandra de l'avoir publié
La situation globale en adoption internationale a beaucoup changée au cours des deux dernières années, surtout en raison de la ratification de la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la collaboration en matière d'adoption internationale.Cette convention, signée au début de 2006 par la Chine, le Québec et plus de 100 pays à travers le monde, vise à faire de l'enfant le centre des préoccupations en adoption : le principe de base est qu'il faut trouver la meilleure famille pour chaque enfant abandonné. De plus, la Convention favorise l'adoption nationale et met en place toute une série de mécanismes régulateurs pour éviter que des enfants fassent l'objet d'un trafic, quel qu'il soit. Suite à cette nouvelle orientation donnée par la Convention, plusieurs pays ont fermé leurs portes à l'adoption internationale, d'autres ont grandement limité les demandes de parents adoptants.
En Chine, cette réorientation internationale a amené un afflux très important de nouvelles demandes de la part de parents partout à travers le monde. Ayant abandonné en 2002 le principe des quotas qui limitait le nombre d'adoptions internationales annuelles, la Chine a par la suite considérablement augmenté le nombre de demandes acceptées par le China Center of Adoption Affairs (CCAA), l'autorité centrale responsable de l'adoption internationale. C'est ainsi que, par rapport à 2003, la Chine a connu une augmentation de 49% des demandes en 2004, 109% en 2005 et 126% en 2006. Ayant un très bon système d'adoption internationale, la Chine était confiante de pouvoir répondre à cette demande avec son efficacité habituelle. Dans la même période, parallèlement à cette hausse dans l'acceptation des demandes internationales, de moins en moins de dossiers d'enfants disponibles à l'adoption internationale ont été envoyés au CCAA. Plusieurs raisons expliquent cette situation :D'abord le développement économique en Chine fait en sorte que de moins en moins de familles déshéritées, notamment à la campagne,doivent abandonner leur enfant pour une question de survie. C'est une nette amélioration pour la population chinoise ;Il y a également moins d'abandons d'enfants parce que c'est un acte criminel selon la loi chinoise et que cette interdiction est de plus en plus connue dans la population ;Le nombre d'avortements sélectifs de filles, suite à un usage plus répandu des tests échographiques, est en progression malgré l'interdiction légale ; La Convention de La Haye encourage l'adoption nationale et cette pratique se répand de plus en plus en Chine, notamment dans le sud-est du pays. Par ailleurs, la Convention exige dorénavant une très grande rigueur des autorités pour l'obtention de la preuve d'abandon d'un enfant afin d'éviter toute situation de trafic d'enfants. À cet effet, la découverte d'un réseau de trafiquants d'enfants dansle Hunan à l'automne 2005 et les condamnations qui en ont résulté ont fait en sorte que les autorités chinoises sont dorénavant très prudentes avant de déclarer un enfant disponible pour l'adoption.Enfin, pour le moment, la collaboration est moins intensive entre les orphelinats et les autorités provinciales d'une part, et le CCAA d'autre part. Les dossiers d'enfants destinés à l'adoption internationale exigent énormément de travail et de contrôle de la part des orphelinats et des autorités provinciales chinoises. Ceux-ci font face à un surcroît de travail et voudraient que le CCAA rééquilibre les tâches et les responsabilités de chacun.Toutes ces raisons combinées expliquent le ralentissement que nous connaissons maintenant dans le temps d'attente des propositions d'enfant.
Actuellement, le temps d'attente est de 24 mois entre l'enregistrement du dossier en Chine et la réception de la proposition. Comme ce fut le cas depuis que la Chine accepte des dossiers d'adoption internationale, il variera encore au cours des prochains mois sans que nous puissions prédire avec exactitude la tendance à venir. Nous croyons que cette situation se résorbera dans l'avenir. Il y a encore des milliers d'enfants orphelins en Chine, pour leur plus grand malheur. Les autorités chinoises n'ont manifesté aucune intention d'interrompre l'adoption internationale. Plutôt que de réintroduire le système des quotas en vigueur avant 2002, la Chine a plutôt choisi d'instaurer des nouveaux critères d'admissibilité de parents adoptants afin de régulariser le nombre de demandes. Tout nous porte à croire que les autorités chinoises sont activement à la recherche de solutions. Jusqu'à présent, la Chine a toujours respecté ses engagements envers les parents adoptants : il faut garder confiance, faire preuve de patience et croire en l'avenir…
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