-Les athlètes français ne seront pas autorisés à porter le badge "Pour un monde meilleur" destiné à montrer leur attachement aux droits de l'Homme lors des JO de Pékin (8-24 août), a annoncé lundi le président du Comité national olympique et sportif français Henri Sérandour.
"On ne peut pas mettre un badge pour la cause d'untel, un badge pour une autre cause", a déclaré le président du CNOSF sur L'Equipe TV.
"On va respecter la charte qui est: aucune manifestation tangible de quoi que ce soit pendant les manifestations sportives et pendant le défilé des cérémonies d'ouverture et de clôture", a-t-il ajouté.
Le 4 avril dernier, les athlètes français avaient annoncé leur intention d'arborer un badge appelant à "un monde meilleur" et représentant les anneaux olympiques au-dessous du mot France, à l'occasion des Jeux de Pékin.
Dans un entretien à Sud Ouest Dimanche du 5 avril, le secrétaire d'Etat aux Sports, Bernard Laporte, avait soutenu la proposition des athlètes. "C'est tout simplement la meilleure des réponses possibles et surtout, une bonne solution", avait alors indiqué M. Laporte.
Le secrétaire général de Reporters sans Frontières Robert Ménard a jugé mardi sur Europe 1 que cette interdiction était "décevante, un peu affligeante" et a demandé aux athlètes de "faire preuve de courage" en passant outre.
Pour lui, "si le mouvement olympique ne veut rien faire, n'est pas capable du moindre courage par rapport aux autorités chinoises, il faut que les athlètes français en fassent preuve d'un peu plus" et portent le badge.
"Est-ce qu'on va capituler en rase campagne devant les exigences et le peu de courage du mouvement olympique ou est-ce qu'on va passer outre les décisions de M. Sérandour et du Comité international olympique ?", s'est-il interrogé.
"Pour un monde meilleur" ça tient de la Charte olympique elle-même, et donc, même la Charte on ne peut pas l'afficher quand on est athlète et qu'on participe aux jeux Olympiques", a lancé le secrétaire général de RSF, qui a mené plusieurs actions de protestation lors du passage de la flamme olympique à Paris.
La proposition de porter un badge destiné à montrer l'attachement aux droits de l'Homme des sportifs qualifiés pour les jeux Olympiques avait été faite début avril par la Commission des athlètes du CNOSF, après le rejet d'une première initiative du perchiste Romain Mesnil invitant à arborer un ruban vert.
"Le port d'un ruban vert a été proposé dans ce sens mais considéré comme un signe distinctif à connotation politique, il serait alors en infraction avec la charte olympique", avait expliqué Mesnil.
Pour rejeter le ruban vert proposé par Mesnil le 21 mars, le CIO avait invoqué l'article 51-3 de la charte olympique qui dispose qu'"aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n'est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique".
source : PARIS (AFP)
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