samedi 13 octobre 2007

Interview de JM Colombani au Figaro

L'ancien directeur du « Monde » vient de se voir confier une mission par Nicolas Sarkozy.

LA NOUVELLE loi sur l'adoption et la création de l'Agence française de l'adoption (AFA) en 2005 n'auront pas suffi à relever le défi lancé par Jean-Pierre Raffarin quand il était premier ministre. Non seulement le nombre d'adoptions n'a pas doublé, comme souhaité, mais il a même reculé de 5 % en 2006 pour totaliser seulement 3 977 adoptions contre 4 136 en 2005. Une tendance qui va se confirmer pour 2007. Contexte international difficile, rôle trop restreint de l'AFA... Pour tenter d'inverser cette tendance, Nicolas Sarkozy vient de confier une mission à Jean-Marie Colombani, ex-patron du Monde et père de deux enfants adoptés.

LE FIGARO. Qu'est-ce que le président de la République attend précisément de vous ?
Jean-Marie COLOMBANI. - Malgré les efforts de la loi de 2005, la situation s'est aggravée. Il m'a donc demandé d'agir, en faisant tout d'abord un diagnostic. Centraliser les données et identifier les blocages permettra d'avoir enfin l'appareil statistique qui manque cruellement en la matière et, par conséquent, d'apporter des réponses adaptées.
C'est-à-dire une nouvelle loi ?
Non, mais des propositions « concrètes » que je dois rendre début 2008. Avec l'espoir d'inverser les préjugés défavorables aujourd'hui à l'adoption internationale, entre les soupçons de trafic et l'adoption hypermédiatisée de Johnny....
Comment expliquez-vous cette situation alors que l'AFA a justement été créée pour pallier ces dysfonctionnements ?
L'Agence est un gros progrès, même si elle n'a pas eu un grand impact jusqu'à présent. Vous savez, la France est loin d'être la seule à connaître une chute des adoptions internationales. Le contexte n'est vraiment pas favorable car beaucoup de pays d'origine sont devenus réticents et ont durci leur arsenal législatif. Or, il y a de plus en plus de postulants.
L'adoption se résumerait-elle à un problème de diplomatie ?
Pour une grande part. C'est pourquoi après avoir fait un état des lieux, je partirai à l'assaut du Quai d'Orsay ! Il faut sensibiliser notre French doctor (Bernard Kouchner) au problème. On ne peut plus admettre qu'il y ait toutes ces situations de souffrance, comme c'est le cas au Népal avec près de 100 dossiers français bloqués.
Par quoi allez-vous commencer ?
Je vais d'abord faire un tour d'horizon européen pour voir comment fonctionnent nos voisins. Notamment en Italie et en Espagne, où l'adoption inernationale, fonctionne plutôt bien, mais aussi en Grande-Bretagne et en Allemagne. Ensuite, j'irai rencontrer les associations, organismes et autres experts du monde de l'adoption. Je vais, en somme, faire mon travail de journaliste.
Source : Journal le Figaro

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