Par François BOUGON AFP - Vendredi 25 avril, 21h05
PEKIN (AFP) - La Chine a proposé vendredi de reprendre le dialogue avec un représentant du dalaï lama, une annonce surprise à la suite des troubles au Tibet et à moins de quatre mois des jeux Olympiques de Pékin, sous la pression des pays occidentaux.
"Au vu des demandes répétées du côté du dalaï lama pour une reprise des pourparlers, les départements concernés du gouvernement central auront des contacts et des consultations avec un représentant privé du dalaï lama dans les prochains jours", a indiqué l'agence Chine Nouvelle, citant une source officielle anonyme.
Le gouvernement central "espère qu'à travers ces discussions et contacts, le dalaï lama prendra des décisions crédibles afin de cesser les activités séparatistes, les complots, la violence et les activités pour perturber et saboter les jeux Olympiques, afin de créer les conditions pour de nouveaux pourparlers", a ajouté la source officielle citée par Chine Nouvelle.
Le dalaï lama a salué l'offre de la Chine, a annoncé à l'AFP un porte-parole du chef spirituel des Tibétains, en exil en Inde.
Il s'agit d'"un pas dans la bonne direction puisque seuls des entretiens en face à face peuvent conduire au règlement de la question tibétaine", a déclaré ce porte-parole, Tenzin Taklha.
De son côté, le Premier ministre du Tibet en éxil, Samdhong Rinpoche a indiqué que la direction tibétaine avait eu des contacts avec la Chine.
"Nous avons eu des contacts avec les autorités chinoises, non seulement pour faire part de notre préoccupation devant les mesures de répression (...) mais surtout pour leur donner des suggestions pour résoudre la crise", a-t-il dit dans un communiqué.
Samdhong Rinpoche a précisé que le dalaï lama avait, dès le 19 mars, "envoyé un message personnel" au président chinois Hu Jintao pour lui proposer l'envoi de représentants pour trouver les moyens de calmer la situation.
L'agence officielle n'a cependant pas donné vendredi de précisions sur la nature de cette rencontre avec un émissaire du chef spirituel du bouddhisme tibétain, ni sur les noms des participants. La télévision officielle chinoise a évoqué la nouvelle brièvement dans son journal du soir.
Depuis les troubles du mois de mars au Tibet et dans les régions environnantes, l'Union européenne et les Etats-Unis ont appelé à un dialogue avec le dalaï lama, alors que ce dernier était accusé par Pékin d'avoir tout organisé pour saboter les jeux Olympiques de Pékin.
"Nous sommes heureux d'entendre cela, c'est une chose que le président Bush a encouragé le président Hu (Jintao) à faire", a réagi un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.
Le président français Nicolas Sarkozy, qui présidera l'UE au moment des JO et avait menacé de ne pas se rendre à la cérémonie d'ouverture, a salué "l'annonce de la reprise dans les prochains jours du dialogue avec les représentants du dalaï lama, qu'il a appelée de ses voeux depuis les événements tragiques survenus au Tibet à la mi-mars", selon un communiqué de la présidence française.
"Il s'agit d'une étape majeure. Ce dialogue renouvelé est porteur de réels espoirs", a ajouté le texte.
Berlin et Londres se sont également félicités de cette annonce de Pékin. L'Allemagne a précisé que son chef de la diplomatie avait appelé à trois reprises ces dernières semaines les responsables chinois pour les inviter à discuter avec le dalai lama. La Grande-Bretagne a aussi souligné avoir "constamment" appelé au dialogue.
La présidence slovène de l'Union européenne a "salué" vendredi l'annonce de Pékin.
En visite à Pékin, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s'est déclaré "très heureux". "Nous avons toujours prôné le dialogue car nous pensons que c'est le meilleur moyen d'aboutir à des solutions durables, acceptables à la question tibétaine", a déclaré le président de l'exécutif européen.
L'entourage du dalaï lama et le gouvernement en exil négocient depuis 2002 avec des responsables chinois. Mais la position de Pékin s'est "durcie" en 2006, selon le dalaï lama, et les derniers contacts remontent à juin-juillet 2007.
Pour Brian Bridges, professeur de sciences politiques à l'Université Lingnan de Hong Kong, "c'est peut-être soit juste une rencontre pour tâter le terrain (...) soit du théâtre politique pour réduire la pression internationale".
"Cela montre en tout cas que le gouvernement chinois est plus sensible à l'opinion internationale que ce qu'on pensait", a-t-il ajouté.
La crise tibétaine a réveillé à l'étranger l'opposition aux JO de Pékin et les appels au boycott, provoquant des incidents, parfois violents, lors du passage de la flamme olympique à Londres, Paris et San Francisco.
Que des bonnes nouvelles pour ce WE qui de plus s'annonce très ensoleillé. Je préfère de beaucoup que les choses aillent dans ce sens là.
Bon week end à tous et attention aux coups de soleil !!!
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