Facile à saisir, Sophie couine dès qu’on lui presse ou qu’on lui mordille le corps ou la tête. Constituée de caoutchouc naturel (comme les tétines de biberon) et peinte avec des colorants alimentaires, elle est donc sans danger pour les tout-petits. Commercialisée à plus de 10 millions d'exemplaires et offerte à plus de 60% des bébés français, elle n’a subi aucune modification et continue d’être confectionnée dans son moule d’origine. Cette adorable girafe reste l’un des rares jouets à être fabriqué en France.
Il s'agit de la deuxième girafe commercialisée par Delacoste. La première, née en 1959 et mesurant 46 cm, s'appelait Zoé. Trop grande et peu adaptée aux mains des enfants, elle est rapidement remplacée par Sophie, dont le nom aurait été choisi en référence à la fête célébrée le jour de sa sortie de l'usine, le 25 mai. Cette nouvelle girafe se caractérise par sa taille, 18 cm, par le positionnement de sa tête,tournée vers la gauche, et de sa queue, moulée dans sa patte arrière droite - alors que Zoe regardait vers l'avant et levait sa queue en l'air. Elle est réalisée en caoutchouc naturel ; son corps blanc cassé est recouvert de taches marrons ; ses yeux sont peints noirs, et ses cornes et ses sabots sont marrons. Le succès de Sophie est tel que la gamme s'enrichit de cousines : Mona et Cléo, qui mesurent respectivement 22 et 31 cm. Mais seule Sophie connaît un succès légendaire qui lui vaut l'honneur d'être toujours présente sur le marché.
VULLI
La société Vullierme, du nom de son fondateur Joseph Vullierme, voit le jour en 1946 à Rumilly, en Haute-Savoie. Quelques années après le rachat de la société Delacoste, en 1993, c'est donc tout naturellement que la production de jouets en caoutchouc est transférée de Paris à Rumilly. Sur le site savoyard, une trentaine de personnes poursuivent la production de la girafe Sophie qui, avec ses 400000 exemplaires vendus par an, devient le jouet le plus populaire de France. Aujourd'hui, la société Vulli, spécialiste renommé dans le monde de la puériculture et du jouet premier âge, compte environ 60 salariés. Parmi eux, quelques-uns côtoient quotidiennement Sophie : il s'agit du préparateur du latex, dont la formation dure au moins six mois, mais qui à terme connaît parfaitement les formules chimiques donnant à la girafe sa texture et son odeur ; ainsi que de deux ouvrières apposant au pinceau les yeux noirs, les taches marrons, les sabots oranges et les pommettes roses. En effet, depuis sa naissance, Sophie n'a pas subi une modification, ni en terme d'aspect, ni en terme de procédé de fabrication. Elle est fabriquée dans le même moule en plâtre depuis 1961, et est le résultat d'un pur artisanat français. Il est impensable, pour le patron de la société Jean-Claude Strasbach, de délocaliser la production de Sophie en Chine. Alors même que 40% des produits de la marque y est sous-traité. Mais Sophie est un cas à part, moins cher à fabriquer en France. Cette exception française est alors jalousée par les concurrents de Vulli, tel le leader mondial Playskool, qui commercialise une girafe aux taches jaunes et aux oreilles bleues, fabriquée en Chine. En 1996, le fabricant de Sophie intente un procès. Le retrait de la girafe Playskool a été exigé, bien que le procès se poursuive encore aujourd'hui. En 2003, la société Vulli apparaît donc bien comme le leader du jouet couineur en caoutchouc.Ce quasi-monopole de la société Vulli sur le marché des jouets couineurs ne la dispense toutefois pas de veiller à la qualité de ses produits, afin que l'enfant soit à l'abri de tout danger en jouant avec son "pouêt".
En un siècle, les fabricants de jouets couineurs en caoutchouc ont quasiment tous disparu. Il ne reste, comme nous l'avons vu, guère plus que Vulli. Pourtant, la production de ces jouets ne devrait pass'arrêter de sitôt, tant la société est consciente de leur importance pour les enfants. Sophie représente certes un lien intergénérationnel ; elle permet aux parents de partager leurs souvenirs d'enfance avec leurs propres enfants, au cours des jeux avec la célèbre girafe. Mais surtout, le jouet couineurinter vient directement sur le développement de l'enfant. D'où l'importance pour le fabricant de respecter les normes en vigueur dans le secteur.
Les animaux et sujets en caoutchouc appartiennent à la catégorie des jouets premier âge, ou sensorimoteur.Ils favorisent ainsi le développement de la motricité fine chez les enfants de 4 à 12 mois ; ces derniers, en tentant d'attraper leur jouet, de le presser pour qu'il émette des sons, affinent leurs gestes.Le "pouêt" intervient, entre 4 et 7 mois, dans l'éveil de l'enfant. De par ce qu'il représente, il permet àl'enfant de s'identifier, de créer des liens avec les êtres qui l'entourent, d'appréhender le monde. Ces animaux ou ces sujets, lorsqu'il les rencontrera, quelques mois plus tard, lors de promenades ou à la télévision, ils les reconnaîtra.Enfin, ce jouet en caoutchouc éveille ses sens. L'ouïe est alertée par le sifflement succédant lapression ; la vue s'éveille face à ses à ses couleurs douces ; la texture molle du caoutchouc influe sur le développement du toucher ; l'odorat est stimulé par les parfums décelés lorsque le jouet est porté à la bouche.Les autres avantages du jouet couineur en caoutchouc sont sa résistance aux chocs, sa capacité de torsion, sa souplesse, qui favorise l'émission du couinement ; le fait qu'il soit lavable, en raison de l'utilisation de couleurs indélébiles et alimentaires, rend par ailleurs ce jouet très hygiénique.
Je pense que notre Loulou pourrait bien un jour avoir une petite copine qui se prénomme Sophie
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