Une tour de 80 mètres de haut, en forme de chien doré ! Il ne reste que le feu vert des autorités chinoises pour que cette idée incongrue voie le jour. « Le bâtiment sera audacieux, spectaculaire, unique », affirme l'architecte François Scali, à la tête du projet.
L'intérieur de la réplique du fidèle bull-terrier jaune du plasticien déjanté Aurèle devrait abriter un musée des mondes perdus et engloutis. Il serait réparti sur huit niveaux soutenus par de grandes poutres en porte-à-faux, sur une structure dorsale constituée de deux grandes poutres métalliques encastrées en pied et portées sur deux colonnes de béton. Pour la peau du chien, une résine translucide, afin de capter la lumière du jour et briller la nuit venue.
Aurèle voulait depuis longtemps travailler sur des oeuvres monumentales.
Lors de la foire d'art contemporain de Shanghai en 2004, un mécène hongkongais lui propose de financer la construction d'un building en forme de Bob, le chien perdu qui l'inspire depuis trente ans. De retour à Paris, il se met au travail et fait appel à son ami François Scali : « il m'a demandé d'être son Gustave Eiffel », raconte ce dernier. Le projet a été sélectionné pour l'exposition universelle de 2010.
Au milieu des gratte-ciels de Pudong, telle une mascotte veillant sur la cité, le chien doré, colossal, cynique et drôle, symbolise l'abandon et l'errance urbaine, un thème récurrent dans le travail d'Aurèle : « En garde et décidé, c'est une enveloppe de protection, un refuge, une coquille et la métaphore de notre condition d'humains perdus face aux enjeux économiques, à la mondialisation, au pillage de nos ressources naturelles”, explique-t-il, « un chien assis au milieu d'une architecture vertigineuse et impersonnelle, comme un symbole de vie ».
Dorothée FRENOT,Par "Comme A La Maison", le mag des francophones à Shanghai
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