le 4/8/2009 à 12h31 par AFP
Face au vieillissement de la population, la Chine est encouragée à réviser progressivement sa politique de l'enfant unique mais des résistances s'observent dans la société. Persistance des moeurs, coût... autant d'obstacles qui font hésiter les parents face au second enfant.
A 31 ans, Lu Ming aurait bien un second enfant. Elle y a droit, elle est même encouragée désormais à avoir ce deuxième bébé, mais elle hésite, pas sure d'en avoir les moyens financiers.
Cette jeune femme, infirmière à Shanghai, fait partie des couples exemptés de la règle de l'enfant unique en vigueur en Chine depuis la fin des années 70: elle et son mari sont tous deux enfants uniques et sur eux seuls repose le poids des parents et grands-parents, dans un pays où le système de retraite et de sécurité sociale laisse toujours à désirer.
La semaine dernière, en première page du China Daily, la directrice du planning familial de Shanghaï, Xie Lingli "recommandait" aux couples qualifiés "d'avoir deux enfants car cette méthode pourrait aider à réduire la proportion des personnes âgées (dans la population) et à prévenir une future pénurie de main-d'oeuvre".
Quelques jours après cet appel dans les colonnes du quotidien officiel en anglais, elle précisait néanmoins, selon l'agence Chine Nouvelle que la municipalité de Shanghai n'avait pas l'intention de s'éloigner de la politique officielle en matière de contrôle des naissances, en vigueur depuis 3 décennies.
Dans cette succession de déclarations, Wang Feng, professeur de sociologie à l'Université de Californie d'Irvine, voit le reflet de la lutte entre les démographes, inquiets du vieillissement de la population et les stricts partisans du maintien du contrôle.
"La tempête médiatique montre que le vent a tourné et il était temps", dit Wang.
"La Chine est face à une décision monumentale: que faire d'une politique prise comme une mesure d'urgence et qui ne devait rester en place que sur une génération ?", ajoute-t-il.
Quelle que soit l'issue, le déclin de la population est inévitable après plus de quinze ans de taux de natalité inférieurs au seuil de renouvellement de 2,1, selon lui.
Surtout que les jeunes gens éduqués en Chine, aujourd'hui, comme en Europe de l'ouest, tendent à avoir de moins en moins d'enfants."Tout le monde ne peut pas financièrement se permettre d'avoir un second enfant. Il faut envisager tout ce que cela coûte d'élever un enfant, sinon c'est irresponsable", explique Lu Ming.
Wang Feng tire la sonnette d'alarme: "la Chine doit vite prendre conscience de la crise démographique actuelle pour l'empêcher de s'accroître".
Comme à Shanghai, où l'encouragement public à avoir un second enfant vise selon lui à contrer la propagande ancrée dans les esprits de l'enfant unique.
"Le deuxième enfant est souvent perçu comme un signe d'arriération, qui ne contribue pas au but officiel de contrôle de la population", explique-t-il.
Une responsable d'un bureau local de planning familial à Shanghai affirme que les couples qualifiés sont encouragés à avoir le deuxième enfant depuis que les exemptions ont été décrétées il y a cinq ans.
Selon cette responsable, qui a requis l'anonymat, les futurs mariés se voient ainsi systématiquement interrogés sur leur environnement familial pour déterminer s'ils font partie des exceptions à la règle de l'enfant unique.
C'est le cas si l'un des deux est handicapé, si l'un est pêcheur en mer pendant cinq ans, ou enfant unique issu d'une famille rurale.
Mais alors qu'elle câline son petit-fils dans un parc de Shanghai, Huang Yuanxiang 51 ans en revient au noeud du problème : le financement des bonnes écoles, des activités extra-scolaires et de tout ce qu'il faut aujourd'hui à un enfant.
"Dans ma génération personne n'était riche et rien ne coûtait très cher. Ca
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