jeudi 21 août 2008

C’est la première Volontaire de l’adoption internationale


Alors que le plan Adoption est présenté aujourd’hui en Conseil des ministres, Clémence, 25 ans, s’envole pour le Cambodge.La mission de cette pionnière : lancer des projets de solidarité et faciliter l’adoption d’enfants abandonnés.

Florence Deguen 21.08.2008, 07h00


Elle parle vite, enchaîne les cigarettes et s’apprête à boucler ses valises sans regrets, presque étonnée qu’on s’intéresse à elle. Clémence, 25 ans, est déjà tout à sa future mission : Volontaire de l’adoption internationale, le titre lui paraît encore un peu étrange. Cette jeune Parisienne, ex-étudiante en communication reconvertie avec passion dans l’humanitaire, est la première à avoir signé son contrat de deux ans.

Avec pour tache d’inaugurer l’audacieux réseau de jeunes engagés dont Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme, a annoncé la création en juillet, sur le modèle des Peace Corps américains. Leur objectif : repositionner la France sur l’échiquier de l’adoption internationale en effectuant des missions de solidarité dans les pays où les Français adoptent à grand mal des enfants.L’avion de Clémence décolle demain pour Phnom Penh, au Cambodge, où l’attend un petit bureau sous les lambris de l’ambassade. « Pour tout dire, je ne sais pas si je vais rester beaucoup enfermée ! » sourit-elle. « Moi, je ne suis bien que sur le terrain. »«Je n’ai pas de pression, je ne suis pas là pour faire du chiffre »Sa vocation est née il y a trois ans, lors d’un voyage bouleversant en Inde. Sac à dos, pataugas aux pieds et coeur en bandoulière, elle s’est retrouvée au milieu d’enfants atteints de poliomyélite ou du sida dans un dispensaire du Tamil Nadu. L’année d’après, c’était Madagascar et des flopées de gamins atteints de malnutrition sévère. Et pour finir, il y a six mois, la décharge de Phnom-Penh où vivent les enfants de chiffonniers. C’est là que Rama Yade l’a croisée, alors que germait l’idée de monter ce réseau. « Elle m’a convaincue », explique la jeune fille.Dans ce pays déchiré et complexe, une vingtaine d’enfants sont adoptés chaque année par des Français, pour des milliers qui souffrent et croupissent dans des orphelinats. Ce seront eux, sa priorité. Il en va de l’image de la France, distancée sur le terrain par des organisations étrangères souvent bien plus efficaces.Forte d’un budget avancé par le Quai d’Orsay, Clémence égrène tout ce qu’elle compte faire : sortir les enfants malades des institutions, repérer les zones où les mères abandonnent leurs bébés et monter des projets pour les aider, développer des programmes de nutrition, de formation… C’est comme ça, espère-t-elle, que les situations se débloqueront. Y compris pour les familles qui rêvent d’adopter un petit Cambodgien. Clémence fera le lien, à sa manière. « L’adoption, c’est le dernier recours, quand on aura tout fait pour aider ces gamins sur place. Je n’ai pas de pression, je ne suis pas là pour faire du chiffre… » Elle sourit. « Je suis sûre que ce sera efficace. »

Source : Le Parisien.fr

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